Inconnus et oubliés, souffre-douleurs des galgueros, les merveilleux podencos !

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Cette race de chiens sacrifiée, humiliée dans les pays ibériques, peu connue dans notre hexagone est donc ignorée par tous. Nous voulons faire savoir que, eux aussi, ont droit à une vie digne d’un animal de compagnie et, que plus que tout, ils sont les compagnons que tous nous rêvons d’avoir : fidèles, loyaux attachants, câlins, sportifs, doux et…extrêmement intelligents.

Qui sont les podencos ?

Leur histoire

On retouve des traces de ce chien sur des peintures rupestres datant d’il y a 6000 ans!

Le podenco serait l’une, voir la plus vieille race de chien au monde.

C’est le premier lévrier. On l’appelait le « lévrier des pharaons ». Il est le descendant direct du Tesem, lévrier égyptien aujourd’hui disparu.

On le retrouve sur les tombeaux des pharaons égyptiens et sur des fresques qui montrent déjà la relation importante entre l’homme et le podenco.

300x300Le dieu des morts, Anubis, aurait emprunté la tête d’un podenco !

Ce podenco était très apprécié et précieux et servait de cadeaux dans les grandes occasions.

Ces podencos n’étaient pas représentés à la chasse mais bien avec les pharaons, identifiés plus comme des chiens « gardiens » de temple que comme des chasseurs.

Certains racontent que le podenco serait arrivé sur l’île d’Ibiza il y a 3000 ans, amené par les pharaons. Mais d’autres, qu’il serait arrivé sur l’île amené par les Maures et les Sarrasins.

Les différentes races de podencos

Il existe 7 races de podenco au sein desquels selon le pelage et la taille, on distingue plusieurs groupes.

Les lévriers sont interdits à la chasse en France depuis la loi de 1844, mais le Podenco Ibicenco ayant été retiré par la FCI du groupe 10 des lévriers et faisant à présent partie du groupe 5 (chiens primitifs)on se demande finalement s’il est comprit dans cet arrêté. La chasse en France est autorisée avec cette race de podencos.

Podenco Ibicenco (originaire des Baléares)

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Actif, sportif, très vivant, sensible et intelligent, il a besoin d’exercice quotidien avec son maître avec qui il développera une forte complicité. Il est capable de sauter à une hauteur incroyable ! Néanmoins c’est un chien qui apprécie aussi grandement les canapés et le confort d’une maison.

En tant que chien primitif, proche de ses origines naturelles, le Podenco d’Ibiza bénéficie d’un excellent langage canin et communique très bien avec ses congénères. Peu bagarreur, il préfère s’éloigner que d’entrer dans une altercation.

Le podenco Ibicenco apprend vite et son éducation est simple dès lors que son propriétaire travaille son chien à la voix sans rapport de force physique. Le podenco Ibicenco n’entend rien à la violence et fuira rapidement quiconque le malmènera.

C’est un chien avec lequel il faut développer un rapport de complicité, et non pas de « dominance ».

On a ici un animal peu commun, au regard touchant, doté de toutes les qualités d’un chien sportif et de compagnie. Il est tendre et très fidèle envers son maître, particulièrement doux avec les enfants.

Quand il est utilisé pour la chasse, il se révèle redoutable. Ce podenco a un très bonne vue, un très bonne odorat et il peut chasser sur tous les terrains et de jour comme de nuit ;

Son corps est fort mais élancé. Ses yeux sont petits, obliques et de couleur ambre.

Taille: pour les mâles 66-72 cm et pour les femelles 60-67 cm

Son poids: de 18 à 25 kgs

Ses couleurs:blanc-rouge, blanc-feu, blanc, rouge

Son poil: lisse, dur ou long

Ses pieds sont appelés pieds de lièvre car le podenco a des longs doigts.

Podenco Andalou

Le Podenco Andalou est très intelligent, noble, sociable et toujours attentif.

Les justes réactions aux stimulations démontrent un caractère vivace et équilibré.

Très affectueux, docile et loyal avec son maitre, il interrompt cette relation en cas de punition injuste.

Il existe trois tailles:

Le petit: 20-42 cm, 5-10kgs

Le moyen: 43-55 cm, 10-16 kgs

Le grand: 55-70 cm, 16-28 kgs

Les poils toujours lisses ou durs et les couleurs fauves, rouges, blancs. Le podenco peut être d’une ou de deux couleurs.

Type cerdeno: dur et long

Type sedeno: soyeux et long

Type lisse: court et fin

 

Le podenco canario (origine Iles Canaries)

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Le Podenco canario ou Chien de garenne des Canaries est une race des plus affectueuse. Il ressemble à l’Ibicenco mais est plus petit.
Son poil : lisse, court et serré.
Ses couleurs : de préférence rouge et blanc, le rouge pouvant être plus ou moins intense, allant de l’orange au rouge foncé (acajou). Toutes les combinaisons de ces couleurs.
Taille au garrot : pour les mâles 55-64 cm et pour les femelles 53-60 cm.

Le Podenco Orito

Originaire d’Andalousie, la race a tendance à disparaître.

Il se distingue par la couleur de son pelage. Le sien est, en effet, noir ou marron-chocolat alors que celui de ses cousins est généralement rouge (parfois parsemé de blanc). Il est en général de petite taille (40 cm au garrot voir 45 pour environ 12 kg).

Le Podenco Orito est très attachant et fait preuve d’une grande loyauté envers ses maîtres. Calme et discipliné, c’est un excellent compagnon.

Le podenco portugais

Originaire du Portugal.

Chien de type primitif, il descend probablement des chiens anciens importés dans la Péninsule ibérique par les Phéniciens et les Romains pendant l’Antiquité Classique. Par la suite, la race a évolué grâce à l’apport de chiens qui accompagnaient les Maures lors des invasions du 8ème siècle. Ce chien s’est adapté au terrain et au climat portugais pour devenir celui qui est connu de nos jours sous le nom de « chien de garenne portugais». Son utilisation à travers les siècles a fait évoluer sa morphologie; la petite variété a été sélectionnée depuis le 15ème siècle pour servir de ratier sur les caravelles de la marine portugaise.

La tête est de forme pyramidale quadrangulaire, avec des oreilles dressées; la queue est en forme de faucille. Bien proportionné, de construction solide et bien musclé. Très vif et intelligent; sobre et rustique. Il existe en trois tailles petite, moyenne et grande taille et deux variétés de poil : ras et dur. Son ossature est un peu plus large que l’andalou.

Il est très affectueux, et présent dans la famille (il n’aime pas être seul), sociable avec les autres animaux et ses congénères. Il peut vivre dans un foyer avec de jeunes enfants. C’est un chien robuste, joueur et dynamique (un jardin sécurisé sera nécessaire pour qu’il puisse se défouler).

Le Podenco Maneto (originaire d’Andalousie)

Ce chien court sur pattes est à la fois un excellent chasseur et un compagnon fidèle et attachant.

Le Podenco Maneto est un petit chien dynamique dont la taille au garrot ne dépasse pas une quarantaine de centimètres. Son poids varie entre 8 et 12 kilos environ. Comme tous les Lévriers, sa tête est plutôt étroite et de forme conique et ses oreilles sont grandes et dressées. Pour ce qui est de son pelage, celui-ci est généralement – rouge plus ou moins foncé -, avec des taches blanches ou non. Il se distingue des autres Podenco avec ses petites pattes qui rappellent celles d’un Basset.

Podenco Campanero

Le podenco campanero est une race de chien espagnol complètement méconnue, il n’est d’ailleurs pas reconnu officiellement par la FCI. Il est classé en tant que variante du podenco andalou et considéré comme une race locale de la région Sévillane, et pourtant il est présent dans toute l’Espagne. Il est supposé que dans un lointain passé un podenco aurait été croisé avec un mastiff espagnol et le résultat aurait donné un podenco de plus forte corpulence : le podenco campanero.

De prédominance blanche, parfois tacheté de roux, poils longs et durs le podenco campanero est un chien très noble, il possède une grande intelligence, il est de nature sociable, docile, affectueux et fidèle jusqu’à son dernier souffle de vie. Il a également beaucoup de courage, un excellent flair, il est toujours alerte et très résistant à la fatigue, c’est pour ces raisons qu’il est très prisé par les chasseurs. Son unique destin est la chasse au gros gibier dans une meute qui se nomme rehala en Espagne, il vient au monde uniquement pour cela. Ce malheureux n’a aucune chance de connaitre un jour une vie de famille, à moins d’avoir été sauvé par une association de protection animale ce qui est rare, à moins d’une saisie de rehala.

« L’enfer du Podenco Campanero

La vie de ces podencos est épouvantable, ils sont exploités, maltraités, mutilés dans ce monde immonde qu’est la chasse. Plaques et cicatrices sur leurs corps et leurs gueules dénotent la violence de leur misérable existence.

lls passent la plus grande partie de leur vie entassés dans des cages et les bagarres très violentes à coups de dents y sont fréquentes car les femelles en chaleur vivent avec les mâles qui se querellent parfois jusqu’à la mort pour parvenir à leurs fins.
D’autres sont enfermés dans des grands hangars insalubres et là pour éviter qu’ils s’entretuent, ils sont attachés au sol ou au mur par de très courtes chaines. Certains chiens ne peuvent même pas se tenir debout tellement les chaines sont courtes.

D’autres encore sont dans des parcs à ciel ouvert, ils luttent alors jour et nuit contre la pluie, le froid glacial en hiver et la chaleur écrasante du soleil en été, il n’est pas rare qu’ils n’aient même pas d’eau à disposition. Ils survivent là, résignés, pataugeant dans leurs excréments, avec souvent les cadavres de leurs frères de misère à leurs cotés.

Ils quittent ces endroits seulement pour la chasse ou les entrainements. Leurs rares repas se composent de pain dur et d’eau car pour les rehaleros la maigreur est signe de performance à la chasse. On leur coupe les oreilles au couteau, on leur lime les dents pour qu’ils ne saignent pas trop le gibier, et tout cela sans aucune anesthésie.

Les femelles sont bien sûr poussées à la reproduction intensive malgré leur maigreur et la faiblesse de leur santé, évidemment sans aucun suivi vétérinaire.

Les rehaleros leurs font également subir des entrainements intenses dans le but d’améliorer leurs performances. Ils les attachent derrière leurs véhicules et démarrent. Si un chien n’arrive pas à suivre le rythme c’est qu’il n’est pas bon pour la chasse, il s’écroule alors et meurt trainé sur le bitume sous les yeux de ses frères.

Lorsqu’ils partent à la chasse, de jour comme de nuit, ils sont entassés dans des remorques sans pouvoir faire le moindre mouvement, puis sont lâchés derrière le gibier. La chasse dure alors plusieurs heures, et cela représente un exercice très intense et épuisant pour ces podencos mal nourris et en mauvaise santé. Il arrive souvent que des chiens meurent sur place, à bout de force ou blessés par les sangliers. Ceux la seront alors abandonnés, laissés tels quels, ils agoniseront longtemps avant de mourir car les chasseurs ne gaspillent même pas une balle pour les achever.

Leur espérance de vie se situe entre 2 et 5 ans. Les rehaleros, comme les galgueros, recourent à des méthodes toujours plus cruelles pour s’en débarrasser.
Les rares fois où des bénévoles arrivent à intervenir pour sauver ces chiens, ce qu’ils découvrent est abominable : des chiens squelettiques déambulant au milieu de cadavres, blessés, sans poils, recouverts de tiques, mutilés, meurtris dans leur chair et dans leur âme.

Tout cela est absolument intolérable, d’autant plus que l’on sait que les rehalas sont sources d’un business énorme en Espagne, car il est possible de louer ces meutes de chiens pour des monterias (battue de grands gibiers) partout dans le pays.

Pour beaucoup d’adoptants, les podencos restent injustement invisibles, pourtant ils subissent la même violence, voir pire, que leurs cousins les galgos. »

La vie des podencos qu’elle qu’en soit le type, est tout simplement une tragédie et beaucoup d’entre eux ne survivent pas aux défauts graves de leur entretien. Souvent ils sont mis à la chaîne, sans abris contre la pluie et le soleil et vivent chichement d’eau et de pain sec. Rares sont les chiens de chasse qui sont vaccinés ou que l’on peut identifier par puce.

COMME POUR LES GALGOS IL EST TEMPS QUE LES PODENCOS SOIENT CONSIDÉRÉS COMME DES ÊTRES VIVANTS ET NON PLUS COMME DES ARMES DE CHASSE JETABLES APRÈS UTILISATION.

 

Le caractère des podencos

Vous entendrez et lirez beaucoup de choses fausses sur le caractère du podenco par exemple qu’il est un chien hyperactif, qu’il ne peut pas vivre en appartement, qu’il est ingérable… Alors oui c’est un chien de chasse et comme tout chien de chasse, s’il a un fort instinct, le rappel sera parfois difficile. Les futurs adoptants ne doivent pas laisser le podenco dans un terrain ouvert sans clôture !

Le podenco est parfois cabochard, ludique, actif ou calme…mais il reste un lévrier, avec cette sensibilité toute particulière.Très gentil, intelligent et docile, il s’élève facilement. Le podenco apprend vite et bien.
Intelligent et affectueux, il obéit instinctivement, par attachement à ses maîtres. Il doit être éduqué avec calme et douceur. C’est un chien gentil, assez calme qui sera un compagnon idéal si on lui prodigue l’affection discrète qu’il réclame.
Ce chien robuste, résistant aussi bien à la chaleur qu’au froid, aime l’exercice. C’est un chien kangourou, toujours en mouvement à l’extérieur, mais qui apprécie le confort d’un canapé.

Les podencos sont des chiens vraiment dignes d’être aimés, ils sont fidèles, aiment jouer et adorent leurs maîtres. Envers des gens qu’ils ne connaissent pas, ils sont plus réservés et ils sentent très bien si on leur veut du bien ou du mal. Dans le dernier cas ils ne s’approchent pas.

Vif et indépendant, au caractère bien trempé, il a un charme fou ! Il s’adapte rapidement aux changements pour peu qu’il se sente en sécurité et aimé. Il s’entend très bien avec les enfants avec qui il joue très volontiers.

Quand on goûte aux podencos, il devient difficile par la suite de s’en passer.

Les podencos adoptés par ADL

ODE AUX PODENCOS

Les derniers podencos
Comme fils d’Anubis quand s’achevait le kief,
Ils s’élancent ensemble en une course épique
Pour traquer un gibier, bien rare et famélique,
Par crêtes et vallons de leur ultime fief.

En longs trots aériens, caressant le relief,
Ils rapportent, vivant, de leur quête tragique,
Quelque maigre butin au saigneur ibérique,
Insensible nemrod qui leur en fait grief.

Des cerbères d’antan veillant les pharaons,
Quand aux rives du Nil rodaient les lycaons,
Il reste de nos jours une meute servile.

Pourtant, méritent-ils, ces derniers podencos,
Affamés, maltraités, esclaves de cette île,
La trique ou le fouet de vieux Ibicencos ?