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L’Association APPEL DES LÉVRIERS (ADL) est née de la volonté d’une femme exceptionnelle, qui a consacré les 3 dernières années de sa courte vie au sauvetage des galgos et autres martyrs d’Espagne, Blandine NOWAK-RAMBEAUD.
C’est le 2 novembre 2007 que ADL a vu le jour au cœur du Médoc, une petite association, mais portée par une volonté et une détermination pour que ces souffrances cessent et pour en sauver le plus possible. Quand on lui demandait pourquoi ce combat? Elle répondait dans Un essai pour « essayer d’expliquer » l’inconcevable… : » Nous n’avons pas de réponse. Les seules qui peuvent nous venir à l’esprit, c’est que cette race est dotée d’un caractère tellement doux, soumis, qu’elle subit tous ces actes sans aucun signe d’agressivité; la résignation de ces chiens nous frappe à chaque sauvetage. »
Ce combat, elle l’a mené avec toute son énergie jusqu’à ce que la maladie l’emporte le 17 décembre 2010.
Hélène Hamandjian, fidèle à sa promesse a décidé de poursuivre l’aventure préservant l’esprit que Blandine avait impulsé et poursuit sa tâche avec dévouement et passion.
L’association travaille, en lien avec le refuge de Scooby Medina, à quelques kilomètres au sud de Valladolid (voir scooby-notre-refuge-partenaire) au sauvetage des galgos, des podencos, des mastins, des petits chiens de ce refuge, mais aussi quand une situation qui justifie une aide se présente, à celui de lévriers ou de petits chiens français.
Appel des Lévriers a aussi comme mission d’informer sur le sort de ces chiens en Espagne car nous ne pouvons pas détourner les yeux sous prétexte que cela se passe ailleurs et cet ailleurs ce sont nos voisins !
L’association propose ses propres « productions » car malheureusement sans financement et sans VOUS aucun sauvetage ne serait possible.
Pour ce 9ème anniversaire de la création d’ADL, nous ne pouvons que rendre hommage à sa fondatrice, Blandine au travers d’un très beau texte qu’elle a écrit en 2008 :
Histoire d’un galgo
Bonjour,
Je suis un lévrier espagnol, ou galgo, c’est aristocratique !
Je suis obéissant, tranquille, courageux et un appréciable compagnon.
Et pourtant, dans mon pays…
J’ai été chien de chasse préféré des Grands d’Espagne, je suis devenu le souffre-douleur des galguéros (chasseurs avec des lévriers), une chose, pas un être vivant, une âme, une machine à courir, à chasser, à procréer…
Mon « maître », cet homme à qui j’obéis, à qui je suis fidèle et que… j’aime…, cet homme, ce matin, m’a amené à la chasse aux lièvres avec moins d’attention encore qu’il n’apporterait à son fusil.
Je cours bien mais pas assez vite, j’ai eu froid cette nuit, et ce n’est pas le morceau de pain rassis qui m’a servi de repas qui va me donner l’énergie d’attraper ce satané lièvre, et puis mes escarres me font mal à force de dormir sur ce cube en ciment qui me sert de prison.
J’ai couru très vite, mais pas assez… Il est sûr que je vais payer ma faute.
Je sens la corde autour de mon cou qui serre et mes pattes arrière qui frôlent le sol. Je ne comprends pas ce qu’il dit mais il rigole, je panique mais mon instinct de survie me fait me calmer. La mort va mettre du temps à me prendre. Ce sera peut-être le dernier combat de ma vie et c’est sûr, celui-là, je ne le gagnerai pas : mon maître a fait en sorte que je ne puisse y échapper. Le pont de l’arc en ciel n’est pas loin…
Dommage, je n’ai pas eu le temps, pas eu le temps d’une caresse, pas eu le temps d’être aimé ni de connaître la chaleur d’un foyer, un vrai.
Je n’ai eu que le temps d’espérer vivre la rumeur que porte le vent chez nous les galgos… Il est, il paraît, une terre où les humains sont nos compagnons et non nos bourreaux.
J’aurais aimé voir ces humains venir sans bruit, au nez et à la barbe de mon galguéro, chercher ma compagne et nos petits qui pleuraient beaucoup dans la cage à côté, froide et sale, leur éviter toutes ces souffrances ; j’aurais aimé les entendre dire qu’en France, des « gentils » leurs donneraient beaucoup de soins, d’amour, des canapés, de la chaleur et de grosses gamelles… même au prix de ma vie.
Je sais et j’accepte d’être sacrifié, mais, s’il vous plaît, donnez une chance à mes enfants.
C’est cette prière du galgo que nous tentons chaque jour d’exaucer.
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